Virginie Schueller – Handball
Aujourd’hui nous avons envie de sortir de nos sentiers battus. Pas de course à pied, d’aviron, de vélo ni de natation. Penchons-nous sur un sport d’équipe, plutôt perçu comme masculin… le HANDBALL !
Le Handball est un sport d’équipe inventé par nos amis allemands, qu’on prononce bien handbaaaaaall et non handbooooooll. Celles et ceux qui aiment suivre les sportifs français se réjouissent des succès de l’équipe de France depuis quelques années. Les « Barjots », les « Costauds », les « Experts », cela vous dit quelque chose ? Ce sont les surnoms de l’équipe masculine de Hand qui nous a fait rêvé depuis tout ce temps. Ils ont tout raflé : champions d’Europe, du Monde et Olympique… Voilà peut-être pourquoi le Handball a une connotation masculine.
À Rio, les femmes ont brillé. Alors qu’elles arborent un sourire éclatant pour leur titre de vice-championnes olympiques, leurs homologues masculins font pâle figure après avoir été déchu de leur trône pendant de si longues années.
Aujourd’hui, on vous propose d’en savoir un peu plus sur cette discipline au travers de Virginie Schueller, capitaine de l’ASPTT Strasbourg. Let’s Go !
Parle-nous de ton club et de la place que tu y occupes
L’ ASPTT Strasbourg est un club de handball ambitieux et formateur, avec une ou deux équipes dans chaque catégorie d’âge. Le club est tourné vers la pratique féminine mais on y retrouve aussi quelques équipes masculines.
En tant que joueuse j’entame ma 5ème saison consécutive (6 au total) au sein du collectif SF1 qui évolue en Nationale 1* depuis maintenant 3 ans.
Je suis également capitaine de l’équipe depuis 5 ans. J’entraine l’équipe -18 féminine depuis 3 années qui évolue en championnat de France.
*En France, le système de jeu est scindé en Division 1 (1O équipes), Division 2 (12 équipes), Nationale 1 (12 équipes), Nationale 2, Nationale 3…
Quels sont tes mots fétiches lorsque tu parles du handball à des non-initiés ?
Je n’ai pas vraiment de mots fétiches mais ce sport reste un jeu, c’est un sport d’équipe et de contact avec de la cohésion, c’est un peu comme le foot mais ça se joue avec les mains.
Quand as-tu touché ta première balle de hand ?
Je crois bien que c’était directement dans le ventre de ma mère !
Elle y a joué pendant 25ans… Par la suite j’ai été traînée de gymnase en gymnase depuis que je suis gamine (une enfance difficile… :))
Mais officiellement, j’ai commencé à l’âge de 9 ans en -14 ans.
Est-ce qu’il faut nécessairement commencer étant jeune ou peut-on commencer sur le tard ?
Je pense que ça dépend de ce que l’on recherche. Pour faire du handball en loisir on peut commencer à n’importe quel âge et prendre du plaisir à jouer ! Pour la compétition, il vaut mieux commencer avant les 15-16 ans.
Quelles sont selon toi les qualités que les femmes pourraient avoir et que les hommes n’ont pas au Handball ?
Dans le handball d’aujourd’hui je dirai la légèreté… (ndlr : Virgine parle en terme de poids et de gabarits, par rapport aux hommes qui jouent de manière plus physique)
Penses-tu que le handball souffre de préjugés et qu’il est souvent assimilé à un sport masculin ?
Effectivement le handball est très souvent assimilé au monde masculin et les résultats de l’équipe de France masculine n’y sont pas anodins.. Ils gagnent tout ou presque ! Mais je ne pense pas que le handball féminin en souffre réellement.
Que ferais-tu pour donner un petit coup « féminin » au hand ? Est-ce que le fait de faire jouer les filles en mini-shorts ou en jupettes pourraient aider (lol) ?
Je ne sais pas… Quand je prendrai ma retraite handballistique, je ferai du tennis. Donc la jupette, je la porterai à ce moment-là 🙂 !
Lorsqu’on saute pour marquer un but, j’imagine qu’il doit y avoir pleins de sensations et de pensées qui traversent l’esprit d’une joueuse ? À l’atterrissage, ces sensations doivent être tout autre si on marque ou si on ne marque pas ?
Disons qu’on n’est pas nombreuses à avoir une détente tellement haute qu’on puisse penser à mille choses… Quand on saute en suspension, il faut surtout penser à prendre des informations : où est la gardienne, où est le contre et cibler les espaces libres..!
Une fois que le tir est parti et qu’on atterri (but ou pas but), il faut vite replier en défense… On ne prend pas le temps de célébrer les buts comme au football, on doit être sur tous les fronts !
Lors d’un pénalty, la joueuse est seule face à la gardienne de but, il y a un peu de pression, non ? Tous les yeux sont rivés sur elle et les réactions des spectateurs peuvent la déconcentrer ?
Le moment du face à face joueuse/gardienne lors du penalty est souvent particulier effectivement ! Et ça, ça dépend de l’enjeu du match, du contexte, de l’action… Si on se retrouve dans la situation « si tu marques, tu gagnes » la pression est incroyable, voire magique !
Il faut savoir rester très concentrée et ne pas se laisser déstabiliser par la gardienne voire parfois par les supporters.
Les questions stupides qu’on n’ose pas poser sur le hand :
Pourquoi la gardienne a-t-elle toujours un jogging qui ressemble réellement à un pyjama d’hiver quand il fait -15°C ?
Il y a une ou deux gardiennes qui jouent en short… Tu peux essayer… Je le déconseille fortement !
Est-ce qu’il y a souvent des coups en douce qui se perdent pendant un match parce qu’une joueuse de l’équipe adverse vous a énervé ?
Alors ça… Ouiiii !!!! Parfois on y arrive en douce.. Mais quand on se fait attraper c’est moins drôle. Mais avec l’expérience, on apprend à être discrète et ça marche plutôt bien 😉
Est-ce qu’on se sent le roi (reine !) du monde lorsqu’on saute super haut en faisant une figure de style ET que l’on marque un but, tout ça en même temps ?
Chez nous ce n’est pas tant de sauter super haut et faire des figures qui est impressionnant, mais plutôt de réaliser des gestes techniques par exemple un chabala, une roucoulette,… Si on marque on peut se la raconter (un peu)… Mais alors si on loupe, on se fait chambrer et là ça peut durer longtemps !!!
Qu’est-ce que ça fait d’entendre des gradins entiers qui encouragent ou (huent) les joueurs ?
De jouer devant une salle pleine comme un œuf c’est génial ! Le CSO (notre gymnase) l’a déjà été et franchement, ça fait très plaisir de voir de l’engouement pour du handball féminin en Alsace et à Strasbourg ! Ça donne encore plus envie de se transcender !
Virginie Schueller
Surnom : Baboun
29ans
Palmarès :
Vice championne de France jeune Interligue
Vice championne de France -18ans
Ses meilleurs moments : ses 2 montées en Nationale 1
Sa petite phrase fétiche :« Le orange* c’est pas une couleur mais état d’esprit ! » (*couleur du club de l’ASPTT Strasbourg)
« Le club de l’ASPTT Strasbourg Handball est représenté par 7 équipes séniors (du loisir à la Nationale 1) et 9 équipes jeunes (de l’école de de handball au -18 Championnat de France) et composé de 250 licences compétitives et 400 licences événementielles.
L’équipe Une évolue en Nationale 1 et est composée de joueuses issues de la formation strasbourgeoise associées à des joueuses internationales.
L’ambition du club est de construire une équipe compétitive sur le long terme afin d’assurer un maintien durable en Nationale 1 et, à terme, une montée en Division 2.
Cette équipe joue un rôle de modèle pour les jeunes joueuses, elle partage ses émotions, sa passion et défend les valeurs du club avec le public et la ville.
Plus encore l’équipe a pour vocation de démontrer le côté spectaculaire et attractif du sport de Haut-Niveau Féminin, de le valoriser et d’aider à son développement notamment en améliorant sa visibilité ! »
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