Aymeric Jeanneau – Basketball
Rencontre avec un ancien joueur pro de la SIG. Tout le monde s’imagine un colosse de 2m10, en Jogging qui me check un « give me five » ? Je vais vous étonner.
Stop aux clichés. Moi, j’ai rencontré Aymeric Jeanneau, marié, 3 enfants, 1m84, 77kg, originaire de Vendée, Champion de France avec la SIG en 2005 et 56 sélections en équipe de France. Rien que ça. Voici le récit de notre rencontre.
CHOLET. C’est là où tout a commencé à l’âge de 15 ans lorsqu’il rentre au centre de formation. Pourquoi le basket ? C’est une évidence, avec un père, une mère puis un frère, tous basketteurs. Visiblement chez les Jeanneau, on nait basketteur. Aymeric m’a souvent fait mention du côté « famille » dans ce sport, que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes. On vient regarder un match en famille (le basket ça plaît aux hommes, les sportifs en short ça plaît aux femmes, les sorties en famille ça plaît aux gamins et les pom-pom girls ça plaît à tout le monde !) Mais revenons à la star du jour.
Aymeric quitte Cholet à 25 ans pour Le Havre où il fait un passage éclair d’un an avant d’atterrir à Strasbourg et de jouer pour la SIG. Il y arrive en 2004 pour une période de deux ans. Notre Alsace bien aimée l’a laissé partir pour l’ASVEL (Villeurbanne) pendant 4 ans avant de le rappeler en 2010 pour un projet qui l’a séduit.
STRASBOURG. Depuis, Aymeric est Strasbourgeois d’adoption et tant mieux pour nous ! Il arrête sa carrière de joueur pro en 2013 et se lance dans une formation de manager de club sportif (la même que Zidane !) dans le but de s’occuper du développement de la SIG.
Être entraineur ? Il y a pensé bien sûr lorsqu’il était encore sur le parquet : parce que jouer au basket c’est tout ce qu’un basketteur sait faire ? FAUX ! Comme il aime le rappeler, un sportif ce n’est pas que du muscle « Rien dans la tête, tout dans les jambes » ? C’est un préjugé qu’il aime casser et il en est le premier ambassadeur. En plus d’être joueur pro, il a obtenu ses diplômes d’entraineur pendant sa carrière de sportif, fut Président du syndicat des joueurs pro pendant 5 ans. Ca ne lui suffit pas, il va plus loin et débute son projet de reconversion avec la SIG. « Peu de gens se rendent compte de ce qu’un sportif est capable d’accomplir« . Lui en a pris pleinement conscience et après avoir été meneur sur le terrain, il officie brillament dans le staff strasbourgeois.
LE BASKET. Je tente d’en savoir un peu plus sur la discipline parce que malgré mon expérience de 10 jours en club à l’âge de 8 ans, j’avoue que ce n’est pas ma spécialité ni celle de la team WASL…
Des qualités athlétiques ? Bien sûr : vitesse, adresse, puissance. Mais le plus qui ferait la différence ? « Être capable de rendre les autres meilleurs« . Il faut naturellement être un bon joueur soi-même et souvent avoir un gros caractère, mais avoir la qualité de laisser les autres s’exprimer et se transcender, c’est une autre histoire. Si tu n’as que des super forts dans une équipe, qui veulent toujours amener le jeu à eux, biensûr ça ne passera pas. Altruiste. On le rajoute aux qualités d’Aymeric, c’est évident.
LE BASKET FEMININ. « Ce n’est pas le même sport ! » Une phrase qu’on peut souvent entendre pour toutes les disciplines sportives féminines malheureusement. Mais je vous rassure, si vous dites ça à Aymeric, ça va le mettre en rogne. Si, c’est le même sport. Les filles sont plus techniciennes que les hommes, elles ont plus de rigueur. Il y a moins de place pour la fantaisie et le freestyle dans leur jeu comparé à celui des hommes. C’est sûr, elles sont moins fortes physiquement, donc ce n’est pas une histoire de gros bras, mais bien d’adresse technique… Il aime aussi rappeler que c’est l’équipe de France féminine qui a amorcé la relance du basket en France ! Les hommes ont suivi par la suite avec leurs résultats à l’international… bref merci les filles !
LES TÊTES D’AFFICHE ? Céline Dumerc (1m69) : à moins de n’avoir ni télé, ni radio, ni internet, vous avez forcément entendu parlé d’elle : elle a mené « les Braqueuses » au titre de Vice-championnes Olympiques en 2012 !! et un certain Tony Parker (1m88) chez les hommes.
Tous deux n°9, tous deux meneurs sur le terrain. Et pas des géants ! Comme quoi, on n’est pas obligé de faire 2m pour se mettre au basket…mais ça peut quand même aider 🙂 Bref, les chouchous du grand public sont aussi les maîtres des pros. Les plus forts, les meilleurs techniquement, qui sauront laisser leurs coéquipiers s’exprimer et en plus de ça accessibles et charismatiques.
UN CONSEIL A DONNER AUX BASKETTEUSES ? Se sentir plus professionnelles. Elles le sont, mais ne se sentent pas assez comme telles. Elles s’entrainent autant, voire plus que les hommes. Une question de statut ? de médiatisation ? de salaire ? C’est un tout, mais effectivement l’égalité salariale homme-femme en Pro A n’est pas non plus respectée… il faut qu’elles s’affirment, se professionnalisent et se battent pour leurs droits. ndlr : Par exemple, les joueuses pro n’ont jamais créé de syndicat contrairement aux hommes…
MAINTENANT, LES QUESTIONS FONDAMENTALES
WASL: Un sport que tu aimerais tester à Strasbourg ?
Aymeric : euhhhhh………. je ne sais pas. Je me suis toujours dit que je ferai du tennis quand j’arrêterai ma carrière pro. Mais je n’ai toujours pas trouvé le temps… (WASL : Dommage, nous qui voulions l’emmener pour notre prochain test sportif 🙂 )
WASL : Ton goûter idéal ?
Aymeric : pain, beurre, miel et banane (WASL : on est loin des questions nutrition d’aujourd’hui sur l’IG et compagnie… Gardons les fondamentaux ! Un petit goûter d’écolier en fait…)
WASL : En cas de crampe, comment fais-tu pour rester digne ?
Aymeric : J’essaye d’abord de ne pas le montrer à l’adversaire ! J’essaye d’anticiper et de bien m’hydrater avant les matchs
WASL : Et les points de côté, comment tu les gères ?
Aymeric : en expirant à fond et le plus longtemps possible
Conclusion : Voilà donc un athlète de haut niveau performant, altruiste, avec une tête bien pensante et ambitieux. C’est un bel ambassadeur du sport sur les terrains et en dehors !
Merci à Aymeric. On souhaite le meilleur à la SIG pour cette saison et les prochaines à venir ! L’équipe a déjà offert à Strasbourg le trophée de la Leaders Cup en février… ça ne fait que commencer, on en est sûre !!
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