Léa Lemare – Saut à ski
Léa Lemare n’a “que” 18 ans mais… Déjà un sacré palmarès. Sauteuse à ski depuis son plus jeune âge, elle fait aujourd’hui partie de l’équipe de France de saut à ski féminin. En 2014, elle est sélectionnée pour représenter la France aux Jeux Olympiques de Sotchi, qui accueillent pour la première fois l’épreuve féminine de saut à ski.
WASL : A quel âge as-tu commencé à skier ? Et plus particulièrement le saut à ski ?
Léa : J’ai commencé à skier à l’âge de 2 ans, je suis entrée au club des sport à 5 ans et j’ai commencé le saut vers l’âge de 6-7ans.
WASL : Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans ce sport plutôt qu’un autre ?
Léa : Ce fut un concours de circonstances. Lorsqu’on commence le ski au club des sports, on entre dans le « groupe évolution », c’est un groupe qui pendant deux ans fait découvrir tout les sports présents au sein du club. Nous étions une petite bande d’amis dans ce groupe et nous avons tous décidés (après avoir testé plusieurs sports comme le ski de fond, l’alpin et le ski de bosse) de choisir le saut car le concept était fun.
WASL : Comment as-tu vécu l’expérience de tes premiers Jeux Olympiques l’an dernier ?
Léa : Sochi 2014 est une expérience qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. Je me suis retrouvée pendant 15 jours sur un petit nuage, là où tu te retrouves au milieu de sportifs que tu vénères depuis petite, où tout est à ta disposition, où tous les jours tu découvres, tu apprends… Je suis allée là-bas pour découvrir les Jeux Olympiques et engranger le plus d’expérience possible pour que les prochains en 2018 ne soient pas qu’une simple expérience de découverte mais avec un réel objectif de médaille.
WASL : Le saut à ski est une discipline pas vraiment… féminine. Est-ce que c’est dur d’être une fille dans ce sport ?
Léa : Je ne dirais pas que le saut à ski n’est pas une discipline féminine car dans ce cas-là, tous les sports seraient masculins : ski alpin, tennis, golf, surf, escrime…
Le seul point est que notre sport est « nouveau » aux yeux du monde. Le saut à ski féminin a débuté en même temps que les hommes dans les années 1900 cependant, jamais vraiment reconnu. Mais depuis 2012 nous avons un circuit « Coupe du monde » qui est médiatisé et qui nous a permis de nous faire connaître.
Et être une fille dans ce sport est plutôt facile même si nous devons faire face à quelques « règles » injustes comme le montant des primes aux résultats, le fait que l’on ne puisse pas sauter sur les vols à skis… Je pense que c’est normal et que ces choses vont s’améliorer avec le temps « step by step » !
WASL : Qui est ton idole/modèle (femme) qui te donne chaque jour envie de te dépasser ?
Léa : Je n’ai pas vraiment d’idole féminine… Mais si je devais en retenir une ce serait certainement Ophélie David. (NDLR : skieuse acrobatique française)
WASL : Quels sont tes objectifs pour la saison à venir, et même pour les années d’après ? Les JO 2018 ?
Léa : Mes objectifs pour cette saison c’est de me faire plaisir premièrement car c’est à la base pour le plaisir que j’ai commencé ce sport. En terme de résultats j’aimerais faire des top 10 en coupe du monde et aux championnats du monde, et championne de France.
Pour les saisons à venir c’est de progresser encore et encore pour devenir « la » meilleure, mon objectif c’est d’être championne du monde et championne olympique 🙂
WASL : Je pense que beaucoup de gens se posent cette question : que ressent-on quand on est en haut du tremplin ? Et que ressent-on quand on “décolle” ? (si tant est que ça puisse être décrit 😉 )
Léa : Quand on est en haut du tremplin, tout dépend l’humeur et la forme du moment. Mais généralement on ressent du plaisir, une sensation de bien-être ! (Par contre si on ne saute pas bien, là… c’est plutôt prise de tête pour savoir comment on va améliorer tout ça…)
Lorsqu’on décolle du tremplin, les sensations sont puissantes, on sent l’air qui glisse sous les skis, la hauteur et la vitesse que l’on est entrain de créer. On devient léger et on a l’impression de voler.
WASL : D’après toi, quelles sont les qualités nécessaires pour faire du saut à ski de haut niveau, et plus généralement du sport de haut niveau pour une femme/fille ?
Léa : Pour être sauteur/sauteuse à ski il faut être explosif, souple, puissant et à la fois léger, ça c’est pour les qualités physiologiques. Mais plus généralement pour être sportive de haut niveau il faut de la motivation, de la détermination, de la rigueur, une hygiène de vie impeccable. Il faut absolument savoir ce que l’on veut car c’est beaucoup de sacrifices ! Et aussi une vie à côté du sport avec de bons amis, une famille… Il faut un équilibre sinon ce n’est pas possible (selon moi).
WASL : Enfin, si tu avais un message à faire passer aux filles qui lisent ce blog, quel serait-il ?
Léa : Faites vous plaisir dans ce que vous faites, peu importe que ce soit du sport, du dessin, des études… Le plus important c’est de prendre son pied et de profiter de la vie !!! 🙂
Il ne nous reste qu’à souhaiter une très bonne saison, ainsi qu’une belle carrière à Léa ! Si vous souhaitez la suivre, rendez-vous sur sa page Facebook 🙂
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