La renaissance 2019 – Mon premier triathlon (presque) long
Fin 2018 je vous narrais mon premier marathon, à Reims, et ensuite… j’ai un peu disparu de la circulation 😉 En effet, je suis partie juste après pour 15 jours au Cambodge (d’ailleurs si ça vous dit, je pourrai vous en parler !) et j’ai ensuite eu un peu de mal à m’y remettre. Mais me revoilà, plus motivée que jamais, et avec à peu près 1000 idées d’articles. Il n’y a plus qu’à les écrire 😀
Pour « commencer » cette année bloguesque 2019 donc, je vais vous parler de mon premier triathlon (presque) long, le 7 octobre dernier. Oui ça fait longtemps, mais il faut que je vous le raconte ! 🙂
Après « un certain nombre » de triathlons M ces 2 dernières années, mon objectif sur cette saison 2018 était donc de faire un triathlon L (longue distance). Mon choix s’était porté sur le Natureman, magnifique triathlon dans les Gorges du Verdon, qui était en plus la course club cette année, c’est à dire que nous faisions le déplacement en groupe. Rendez-vous pris pour le 7 octobre donc, mais c’était sans compter sur la météo qui s’est invitée à la fête…
Quelques petites infos
Pour bien commencer : qu’est-ce qu’un triathlon L ? C’est ce qu’on appelle également parfois « half ironman » ou « 70.3 » ou même « XL » (coucou Gérardmer). Concrètement les distances sont les suivantes :
- 1,9km de natation
- 90km de vélo
- 21km de course à pied
Après selon les spécificités de l’épreuve, du parcours, etc. il y a toujours quelques kilomètres d’écart et en fait… on s’en fiche, on est là pour kiffer 😉
Pour le Natureman on était sur 2km de nat / 90km de vélo avec 2000m D+ / 19,5km à pied.
La veille
N’ayant pas pu prendre plus de congés, on part tôt la veille, on se fait les 800 bornes en une fois (heureusement qu’on était 4 dans la voiture !) et on arrive en fin d’après-midi aux Salles-sur-Verdon, un bien joli petit village du Var (à 100km d’Aix-en-Provence si ça vous aide à situer), qui doit à peu près doubler, si ce n’est plus, son nombre d’habitants pendant le week-end du triathlon !
Il fait super beau, on retrouve nos potes du club qui ont fait le triathlon distance M ce jour-là, on va chercher nos dossards (et nos petits cadeaux !), on fait un tour à la ligne d’arrivée et on va au briefing.
On le sait déjà, la météo annoncée pour le lendemain est VRAIMENT dégueu, mais on a vraiment du mal à se l’imaginer vu le beau temps actuel ! On nous explique donc tout ce qu’il y a à savoir, et on nous dit qu’en cas de météo vraiment trop mauvaise/dangereuse, des scénarios ont été envisagés, même si bien sûr tout le monde (y compris les organisateurs) espère ne pas y avoir recours.
Ravenman, le local de l’étape, que vous connaissez peut être par ses illustrations notamment pour Z3r0d (je vous invite à aller voir son site web), nous fait un très beau discours et nous invite à faire une « prière » collective. L’assemblée pouffe et tout le monde se demande un peu si sérieux ou non… mais finalement on joue le jeu et on se donne tous la main pour 1min de silence/prière. Oui oui, on a prié pour le beau temps !
On retourne ensuite à notre hôtel, on est quelques uns à faire un dernier petit footing pour se dégourdir les jambes/se rassurer, puis on mange (des pâtes, what else ?) avant de préparer nos affaires. Le stress monte ! Il faut coller tous les autocollants sur le vélo, le casque… et se tatouer notre numéro sur la cuisse et le bras. Ça devient vraiment réel. J’y ai tellement pensé avant et là bien sûr, j’ai peur d’oublier quelque chose. Mais à un moment il faut décider que c’est bon, tout est prêt, on peut aller au lit.
Le jour-J
Après une nuit pas très reposante, on se lève tôt pour prendre le petit déjeuner. Il a plu une bonne partie de la nuit, et ça continue… Tout le monde se retrouve pour manger, l’ambiance est forcément un peu tendue mais on se réveille tranquillement. Et là… l’organisation annonce via Facebook, qu’en raison de la météo et du danger d’aller dans les gorges le parcours vélo est modifié, non seulement réduit à 50km mais en plus sur 2x la même boucle de 25km. Pour la plupart on est là pour le paysage de cette région et pour découvrir les gorges du Verdon, ça commence bien 🙁
On ne se démonte pas (trop), on embarque nos affaires puis on fait la route jusqu’au village du départ. Sur le trajet il ne pleut pas trop, mais une fois arrivés ça recommence ! Le départ des filles étant prévu avant celui des garçons, je me dépêche de récupérer mes affaires et d’aller jusqu’au départ. La galère commence puisque non seulement il pleut, en plus il fait nuit NOIRE (et je n’ai bien entendu rien pour faire de la lumière) et… il y a je ne sais combien de marches à descendre jusqu’au bord du lac, avec le vélo sous le bras et sans y voir à 2m devant soi.
Une fois en bas il faut préparer ses affaires, toujours dans le noir. Heureusement que je me souviens comment j’ai rangé mon sac, je fais tout au « toucher ». C’est un vrai sketch ! Je n’avais pas franchement imaginé ça comme ça pour mon premier L 😉 Je mets dans un sac poubelle mes affaires pour le vélo en espérant qu’elles restent à peu près au sec, puis je commence à mettre ma combinaison de natation. Enfin plus exactement à essayer parce qu’avec l’humidité rien n’y fait, je n’y arrive pas ! Heureusement un gentil arbitre a pitié de moi et m’aide à l’enfiler 🙏🏻
Direction ensuite le lac, qui s’avère être bien meilleur que l’air en terme de température (oui parce qu’en plus de tout, on a froid !!!). Je m’échauffe (et me réchauffe) un peu, on a tous les traits tirés et des sourires un peu pincés, on ne sait plus trop ce qui va nous arriver dans cette journée ! Le départ est légèrement repoussé pour laisser aux retardataires le temps d’arriver et de s’installer. Les hommes partiront alors 15min après nous, et non 25 comme prévu initialement.
La natation
Avec cette météo, je comprends vite que la première étape sera la plus simple ! Le départ est donné, il y a un peu d’agitation mais c’est gérable. Nous sommes 147 filles à avoir pris le départ. Je me cale sur un rythme correct, tout du moins j’ai l’impression… j’essaye de suivre une autre fille qui a une combi hyper visible, et de ne pas me faire trop dépasser.
Parfois en sortant le bras ou en tournant la tête pour respirer je sens la pluie… Je n’ai pas vraiment hâte de sortir de l’eau !
Je sors au final 29ème en 37’55. Je n’ai pas de repère sur cette distance donc ça me va, en tous cas je ne me sens pas encore entamée et c’est tant mieux !
La 1ère transition
La transition qui arrive sera la plus longue que je n’ai jamais faite puisque non seulement il y a pas mal de distance à parcourir dans le parc à vélos, mais en plus il faut s’équiper un peu avant de partir sur le vélo. Je récupère mes affaires dans leur sac poubelle, elles commencent à être humide mais ça va encore. Comme je sors de l’eau et qu’à ce moment j’ai chaud… j’enfile juste un maillot de vélo et tant bien que mal, des manchettes. Je fais l’impasse sur le coupe vent que j’avais prévu de mettre également. J’y passe 3’56, quand même… !
Le vélo
Assez vite la pluie redouble d’intensité mais c’est pas grave, ça ne me dérange plus tant que ça maintenant que je suis lancée. Et puis, on est tous dans le même bateau… c’est le cas de le dire ! La boucle de 25km est basiquement constituée d’une montée puis d’une descente. La première montée passe bien, je double quelques personnes, puis la descente arrive et là, il faut vraiment faire attention ! Je regrette un peu de ne pas avoir mis mon coupe vent mais en même temps vu comme je suis trempée, je ne suis pas sure que ça aurait changé grand chose. J’ai froid et pour la 1ère fois de ma vie… je me mets à CHANTER sur mon vélo ! Oui oui, selon un répertoire très élaboré avec des chansons telles que « il était un petit navire ». J’ai l’impression d’hurler et pourtant, je ne m’entends même pas tellement le bruit de la pluie qui tombe est fort…
J’entame la 2ème montée, je pense à me ravitailler aussi, ça pique un peu plus mais ça va toujours. Je suis plus concentrée sur la météo que sur mon état physique. Arrivée en haut, voilà que le brouillard se lève. Une vraie purée de pois ! Il ne manquait plus que ça 😆. J’en rigole parce que franchement, quand on pense que ça ne peut pas être pire eh bien si, ça l’est. Il faut donc faire encore plus attention dans la descente puisque non seulement la route est trempée, mais on ne voit rien. Par contre la pluie s’est arrêtée… finalement il y a du mieux 😉 Je commence alors à avoir très très envie de faire pipi, je sais qu’il y a des toilettes dans l’aire de transition mais je n’imagine même pas enlever mon maillot de vélo et ma trifonction trempée et surtout, les remettre après ! Je prends alors une grande décision : il n’y a PERSONNE autour de moi, je décide de faire pipi sur mon vélo… Même pas honte ! Mais en fait sachez le, c’est vraiment vraiment pas facile 😅
Je finis les 50km de vélo en 1h57, soit environ 26,7km/h de moyenne. On a connu mieux mais vu le temps et les quasi 1000m de D+, c’est pas si mal.
La 2ème transition
Bon ben vu que j’ai fait ma pause pipi en avance 😇 cette transition est bien plus rapide (2’34). J’enlève juste mon maillot de vélo trempé pour le remplacer par un t-shirt à peu près sec, et c’est parti (enfin je change de chaussures aussi hein 😜).
La course à pied
C’est la partie qui me fait le plus peur parce que mine de rien, je n’ai fait qu’un semi dans ma vie, et je ne sais pas ce que ça donne de courir 20 bornes après une natation et un vélo plus longs que ce dont j’ai l’habitude.
Finalement le premier km se passe bien, je pars forcément moins vite que sur un M mais ça va. Par contre ça ne dure pas 😅 moi qui ne suis pas du tout trail/cross/chemins pour cause de chevilles pourries, je vais être servie… Le parcours qui devait être magnifique au bord du lac de Sainte Croix s’est transformé en un parcours de cross avec de la boue partout ! Donc je fais tant bien que mal attention aux endroits où je pose les pieds, jusqu’à la première flaque, ou devrais-je dire mare, dans laquelle je n’ai pas le choix que de mettre toute ma chaussure. Toujours sympa après de courir en faisant floc floc et en ayant l’impression de trimballer 2kg de plus !
Un peu plus loin je glisse dans un virage boueux et je m’affale de tout mon long. Bon à part mon ego tout le monde va bien, je me relève et je repars. Je vois alors un coureur d’un club du 54 avec qui je commence à taper la discut’ (le Grand Est, cette grande famille !)… jusqu’à ce qu’une de mes chaussures décide de rester coller dans la boue et que je me retrouve en chaussette. Je suis contrainte de m’arrêter pour la remettre et je perds alors mon compagnon d’infortune grand-estois.
La première boucle s’achève, c’est reparti pour la 2ème. Je n’en peux plus mais franchement, là je sais très bien que quoi qu’il arrive, je finirai ! Alors je sers les dents et hop. Cette fois ce n’est même plus un cross, avec tout le monde qui est passé une première fois c’est l’horreur ! Je fais attention dans le virage que j’ai loupé au 1er tour, mais je glisse à nouveau plus loin, et cette fois je me fais un peu mal. Tant pis je ne regarde pas trop, je vois que je suis égratignée et que je saigne un peu mais ça n’a pas l’air bien grave et ce n’est pas le moment de s’arrêter.
Je passe (enfin) la ligne d’arrivée après 1h48’48 de course à pied et un total de 4h30’15 de course. A peine fini j’éclate en sanglots. Je l’ai fini !!! Même si ce n’était pas du tout la course prévue, même si on n’a pas fait les 90kms de vélo, c’était clairement la course la plus dure psychologiquement que je n’ai jamais fait. Et je suis vraiment fière de l’avoir fini !
Je suis en plus 16ème femme 😎 et 3ème S2, je l’apprendrai malheureusement un peu tard et raterai le podium.
J’ai ensuite passé un long moment emballée dans une couverture de survie à attendre mon chéri avant de re-fondre en larmes à son arrivée, puis d’aller chez les secouristes faire nettoyer mes égratignures. Rien de grave au final si ce n’est un magnifique bleu sur la fesse ! Et pour bien finir, je profite à fond du ravitaillement d’arrivée qui est plus que complet avec de la tapenade maison, de la pizza… et plein de bonnes choses à boire !
Si vous avez encore un peu de temps et que vous êtes curieux de vivre tout ça « de l’intérieur », je vous invite à regarder cette vidéo :
La conclusion
Au delà du fait que je suis heureuse d’avoir fini une course dans de telles conditions, j’aimerais non seulement retourner dans les Gorges du Verdon pour les voir cette fois-ci… mais j’ai aussi toujours envie de faire un « vrai » triathlon L ! Peut être un petit indice pour mon objectif de la saison 2019… 🙂
Et vous ? Vous avez déjà vécu des conditions de course dantesques ?
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