DJ Q – Sport & Musique
Quel rapport entre ce scratcheur et notre blog ? Bonne question, nous allons le découvrir !
DJ Q est un acteur de la scène musicale strasbourgeoise au sein de son groupe LLT (Lyre Le Temps) et en tant que DJ indépendant. Vous l’avez certainement croisé lors de soirée derrière ses platines… mais ça ne s’arrête pas là, en tournée et en concert sur scène, Quentin (DJ Q) déchaîne les foules. Il faut avoir la caisse pour assurer le show…ça tombe bien, DJ Q était un rameur (aviron) de niveau national dans son ancienne vie, il en a gardé quelques qualités 🙂
WASL : Parle-t-on d’entrainement dans le milieu musical ?
Bien sûr, quand je me suis mis à scratcher, je m’entrainais 5h par jour, alors que quand je faisais du sport, un entrainement de 2h sur l’eau me suffisait à être crâmé pour la journée ! Ce n’est pas la même intensité physique mais c’est tout aussi prenant.
WASL : Lorsque tu es devant tes platines, est-ce que ça t’arrive d’appliquer des consignes qui t’ont été données lors d’entrainements sportifs ?
Évidemment. Pour les deux c’est le travail qui paye. La technique et la concentration sont hyper importants. J’ai peut-être appris à canaliser mon énergie avec le sport, ce qui me permet aujourd’hui de me concentrer sur ce que je dois, et ce que je sais faire. Même si aujourd’hui on peut beaucoup apprendre par internet, seul derrière son écran, un entraineur est un réel avantage parce qu’il va pouvoir personnaliser les séances en fonction de nos points forts et points faibles, ce qu’on ne peut pas faire avec YouTube ! J’avais un entraineur en aviron qui m’a beaucoup marqué et en scratch, j’ai tout appris aux côtés de DJ Nelson et DJ Q Bert, mes mentors.
WASL : Et physiquement, est-ce que tu ressens la même adrénaline lorsque tu es aligné à un départ de course et lorsque tu vas entre en scène pour un concert ?
On ressent une adrénaline énorme pour les deux, c’est vrai. Mais à l’époque quand je ramais, je ressentais de la peur mélangée à l’adrénaline, alors que maintenant, lorsque je m’apprête à monter sur scène, je sais que je maîtrise totalement ce que je fais et c’est de l’adrénaline pure, sans peur.
WASL : Selon toi, quelles qualités pourraient avoir les femmes que les hommes n’ont pas pour réussir dans le milieu musical et/ou le milieu sportif ?
Franchement ? Je n’en vois pas. Pour moi, un homme et une femme ont les mêmes chances d’exceller dans les deux milieux, tant que la personne donne vraiment tout ce qu’elle peut pour y arriver. Nous sommes tous pareils, ce qui nous fait réussir ou non, c’est la manière dont on s’investit dans son projet.
WASL : Quelle ambassadrice choisirais-tu pour représenter le milieu musical et le milieu sportif, et pour quelles raisons ?
Cette question est super large ! Pour moi, c’est la longévité des performances qui est importante. Je respecte toute personne qui dure dans ce qu’elle fait, et en sport, le premier nom qui me vient c’est Jeannie Longo ! Qui peut se vanter d’avoir gagné plus de titres qu’elle ??… En plus, elle est connue du grand public pour sa carrière et reconnue par les spécialistes de son domaine.
En musique c’est pareil, sauf qu’il faut rajouter l’auto-marketing, c’est à dire qu’il faut savoir vendre son image. En plus des performances et du talent, on va se créer un personnage sur des atouts/qualités qu’on a et on va les amplifier. A ce jeu là, c’est vrai que j’aime ce que Nicki Minaj a fait de son personnage : elle vend son image et la surjoue. Elle est connue du grand public et aussi respectée dans le milieu du rap pour son travail de qualité. On peut aimer ou ne pas aimer son personnage, mais elle a beaucoup travaillé pour en arriver là.
WASL : Quel rôle jouait la musique lorsque tu faisais du sport ? Et inversement, quel place prend aujourd’hui le sport dans ta carrière musicale ?
La musique me motivait, surtout pendant la muscu ! A l’adolescence elle me permettait aussi de couper avec le monde du sport qui était omniprésent dans ma vie. A l’époque Hip-hop et aviron étaient mes deux passions mais elles étaient difficilement associables donc l’un faisait échappatoire pour l’autre, une sorte d’équilibre finalement. Et puis il a fallu choisir entre les deux. J’ai choisi la musique qui me prenait plus les tripes en fait… ce n’était pas un choix évident mais je ne le regrette pas.
Maintenant que je suis DJ, le sport est très important. J’en fait 5 fois par semaine (footing, roller agressif (WASL, what’s that ? un nouveau test sportif à envisager ?), muscu, natation, rando… et je compte faire de l’escalade et un sport de combat). L’hygiène de vie est difficile à maintenir quand tu es musicien : les grosses bouffes et les pots entre potes te sont proposés tous les week-ends, les changements de rythme de sommeil sont incessants et tout le monde profite allègrement des vices de ce milieu ! Le sport me permet d’éliminer tout ça, puis m’a finalement donné envie d’arrêter.
En plus de ça, la vie avec mon groupe (Lyre le temps) fait que nous sommes tout le temps ensemble (en tournée notamment) et le sport constitue un moment solo nécessaire à mon équilibre mental ! En pratiquant pleins de sports différents, je rencontre pleins de milieux différents et je suis aux côtés de la jeunesse ! Ca me permet de savoir ce que les jeunes écoutent, de quelle manière et leur façon de consommer. Ça a bien changé depuis mon époque ! Mais en plus de tout ça, le sport m’a apporté rigueur et discipline pour l’apprentissage du scratch qui, comme l’aviron, demande patience et sacrifice !
Finalement, je pense que le sport me sert beaucoup plus à faire de la musique que l’inverse !
WASL : Comme quoi, les vertus du sport sont universelles et transversales !
Lyre le temps, ils font quoi ? Check leur son !
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